Shigellose

La plus sévère des dysenteries

La shigellose, aussi appelée dysenterie bacillaire, est une infection de l’intestin due à des bactéries de quatre espèces (Shigella dysenteriae, Shigella flexneri, Shigella boydii, Shigella sonnei), appelées shigelles.

Comprendre la shigellose

La shigellose sévit surtout dans les régions tropicales, où elle est endémique toute l’année en raison de la pauvreté et du manque d’hygiène et d’infrastructures sanitaires. 

Les désastres humanitaires (guerres, camps de réfugiés) provoquent des flambées épidémiques. On observe aussi des épidémies de faible ampleur dans les pays industrialisés, dues à S. sonnei. Si elle n’est pas la plus fréquente des maladies diarrhéiques, la shigellose dans sa forme dysentérique est la plus sévère : chaque année, elle tue plusieurs centaines de milliers d’individus, surtout des enfants de moins de 5 ans. 

Transmission et symptômes

Les shigelles sont transmises par voie féco-orale : 10 à 100 bacilles suffisent à provoquer la maladie. L’homme est le seul réservoir et la transmission interhumaine est le plus souvent directe. Mais l’eau et les aliments contaminés, ainsi que les mouches, peuvent véhiculer les shigelles. 

Celles-ci envahissent les cellules épithéliales intestinales, puis le tissu de la muqueuse rectocolique. Ce processus aboutit à une intense inflammation, avec une destruction tissulaire sévère. Le malade guérit le plus souvent spontanément, plus ou moins rapidement selon l’accès aux antibiotiques. 


Des complications aiguës ou chroniques

Des complications aiguës peuvent survenir, surtout chez le nourrisson et le jeune enfant : hypoglycémie, bactériémies ou septicémies, déshydratation, collapsus, insuffisance rénale aiguë, occlusion intestinale, péritonite. Les complications chroniques se traduisent par une malnutrition durable avec retard staturopondéral sévère. 


Lutter contre la shigellose

Le traitement repose en première intention sur des antibiotiques, mais l’on note l’émergence de souches multirésistantes (S. flexneri et S. dysenteriae). Le Centre national de référence des Escherichia coli et shigelles (Institut Pasteur) a identifié plus de 850 souches de Shigella en 2007. 

La prévention et la prophylaxie exigent des mesures sanitaires : apprentissage de l’hygiène, aménagement de latrines, contrôle des mouches, réglementation de l’utilisation agricole de matières fécales humaines, approvisionnement en eau potable. 

La mise en œuvre de ces mesures sera lente dans de nombreuses régions connaissant une urbanisation importante et une forte croissance démographique. D’où l’urgence du développement d’un vaccin. 

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