Yacine Boulaftali part à l’assaut de l’anévrisme cérébral

Yacine Boulaftali a placé l’anévrisme cérébral au cœur de ses travaux, à la fois en raison de son intérêt pour les fonctions vasculaires et parce que presque tout reste à découvrir sur ces anomalies parfois mortelles. Il a obtenu un financement du Conseil européen de la recherche (ERC Starting Grant) qui assure ses recherches pour les cinq ans à venir.

Il y a des artères qui se bouchent et d’autres qui se dilatent. Et si on parle beaucoup de celles qui se bouchent, en raison du risque d’infarctus du myocarde ou encore d’accident vasculaire cérébral, l’anévrisme est tout aussi grave. Les anévrismes, ces poches de sang qui se forment en cas de dilatation localisée d’une artère. Ils apparaissant à l’imagerie comme de petites bourses accrochées aux parois. Environ trois millions de Français sont touchés. 

Leur taille augmente au cours du temps et menace, telle une épée de Damoclès, de céder et d’entrainer une hémorragie. Les ruptures d’anévrisme sont toujours graves et même mortelles dans la moitié des cas. Yacine Boulaftali a décidé de se saisir du problème. Au sein du laboratoire de recherche vasculaire translationnelle de l’unité Inserm 1148 (hôpital Bichat, Paris), il consacre ses recherches à ces anomalies, en particulier au rôle des plaquettes dans les anévrismes intracrâniens. 

Pour mener son projet à bien, il a déposé un dossier auprès de l’ERC et a obtenu un starting grant en début d’année 2017. Il dispose donc désormais d’un million et demi d’euros sur cinq ans pour former une équipe dédiée : recruter un thésard, un post-doctorant, un technicien, et se lancer. « L’ERC accepte de financer des projets risqués et c’est son grand atout. Ce travail va permettre d’analyser in vitro et in vivo le sang de patients atteints d’anévrisme intracrânien. Et j’espère qu’à terme, nous comprendrons mieux la progression de ces anomalies vasculaires et découvrirons des marqueurs de risque de rupture. Le seul traitement possible est actuellement l’intervention chirurgicale qui n’est pas toujours possible et peut être très risquée « , clarifie le chercheur. 

Yacine Boulaftali va pouvoir mettre à profit ses années d’expériences et de collaborations dans le domaine vasculaire. Avant d’en arriver là, il a en effet effectué sa thèse à l’université Paris 7, déjà dans l’unité Inserm 1148, sur le rôle d’une anti-protéase dans l’athérothrombose. Il a enchainé avec un post-doc à Chapel Hill, en Caroline du Nord aux Etats-Unis, sur la signalisation plaquettaire dans le maintien de l’intégrité vasculaire. Après huit ans de travaux et plusieurs publications à la clé, il a proposé un nouveau projet sur le rôle des plaquettes dans l’anévrisme qui lui a valu de décrocher une bourse de la Fondation pour la recherche médicale et un financement européen Marie Curie. Ces succès lui ont permis de rentrer en France et de postuler au concours de l’Inserm qu’il intégra fin 2015, toujours dans l’unité 1148. 

Pour en savoir plus sur les travaux de Yacine Boulaftali

Yacine Boulaftali travaille au sein de l’équipe Hémostase, Thrombo-inflammation et réparation neurovasculaire, au Laboratoire de recherche vasculaire translationnelle (Unité 1148 Inserm/Université Paris 13/Université Paris 7, Hôpital Bichat, Paris)