Les bonnes attitudes contre la carence en vitamine D

Plus de la moitié des Français présenterait un déficit en vitamine D d’après une nouvelle étude menée par une équipe Inserm...

Activité physique, exposition légère au soleil dans la vie quotidienne et maintien d’un poids normal. Voilà au moins trois moyens simples à mettre en œuvre pour disposer d’un taux de vitamine D correct dans l’organisme. Des chercheurs de l’Inserm* viennent en effet d’éplucher les dossiers de plus de 1 800 Français de type caucasien – comprenez à la peau blanche – pour déterminer les facteurs influençant la concentration sanguine de vitamine D. Ces personnes faisaient partie de la cohorte SU.VI.MAX, créée en 1994 et suivie jusqu’en 2007 pour étudier l’impact des anti-oxydants sur la santé. 

De nombreux déterminants passés au crible

« C’est la première fois qu’une étude sur les déterminants de la concentration en vitamine D a examiné simultanément autant de paramètres : exposition solaire, phototype (sensibilité de la peau au soleil), apports alimentaires en vitamine D, données sociodémographiques, corpulence, mode de vie et polymorphismes génétiques », décrit Mathilde Touvier, co-auteur de ces travaux. Les chercheurs ont en effet analysé dix variants génétiques susceptibles d’interférer sur le métabolisme de cette vitamine et d’en modifier les concentrations. 

Leurs résultats montrent que 58 % des effectifs avaient une concentration insuffisante en vitamine D (moins de 20 ng/ml) et environ 15 % une véritable carence (<10 ng/ml). Ces déficits étaient associés au fait d’être une femme, d’être âgé, d’être en surpoids ou obèse, de vivre dans le Nord de la France, d’être peu actif physiquement, de s’exposer rarement au soleil, de sortir de l’hiver ou encore de ne jamais boire d’alcool ou très rarement. Deux mutations génétiques étaient également associées à des concentrations plus faibles et plus élevées. En revanche, les apports alimentaires en vitamine D, très faibles par rapport aux recommandations, n’avaient pas d’influence sur la concentration sanguine. « Parmi tous ces facteurs, certains sont modifiables, précise Mathilde Touvier. Il est donc possible de corriger un déficit et de le prévenir en adoptant une bonne hygiène de vie, indépendamment de l’équilibre de l’alimentation. En ce sens, une exposition légère au soleil dans la vie quotidienne est utile, mais attention, il n’est pas question de s’exposer pour bronzer. Le fait de sortir plusieurs fois par jour pour se rendre à un rendez-vous ou faire des courses améliore le statut en vitamine D ».

Liens entre vitamine D et santé

Les UV sont en effet la source principale de vitamine D dans le sang du fait d’une réaction déclenchée par l’absorption de ces rayons par la peau. La vitamine D est ensuite nécessaire à différentes fonctions physiologiques dont la mieux documentée est la fixation du calcium sur l’os pour le consolider. Mais des études suggèrent d’autres troubles possiblement associés à une carence en cette vitamine, comme des cancers ou des problèmes cardiovasculaires. L’équipe va maintenant pousser ses recherches dans cette direction en explorant dans un premier temps le lien entre statut en vitamine D et cancer du sein dans cette cohorte SU.VI.MAX.

Note

*unité 1153 Inserm/Inra/Cnam/Universités Paris 13, Paris 5, Paris 7, EREN, Bobigny 

Source

M. Touvier et coll. J Invest Dermatol , édition en ligne du 11 septembre 2014