De mémoire de lymphocyte 🎓📜… C’est quoi être immunisé ?

Notre organisme – ou plus exactement certaines de nos cellules immunitaires – garde la mémoire des infections qu’il a déjà combattues. À la clé, un arsenal de défense prêt à agir immédiatement et très efficacement en cas de nouvelle rencontre avec le même ennemi.

Pourquoi la varicelle et bien d’autres maladies infectieuses ne s’attrapent qu’une seule fois ? Et comment fonctionnent les vaccins ? Dans les deux cas, c’est grâce à la mémoire immunitaire, une mémoire qui s’appuie sur des globules blancs déjà entraînés contre un adversaire précis, capables de le neutraliser sans lui laisser le temps de causer des dégâts. Être immunisé contre une maladie, c’est posséder de telles cellules « mémoires ». 

Lorsqu’un microbe pénètre pour la première fois dans notre corps, le système immunitaire active une première ligne de défense, « généraliste », qui fonctionne plus ou moins efficacement contre tout ennemi possiblement en présence. Cette première réponse – dite innée – laisse le temps à l’organisme de mettre en place une seconde ligne de défense, bien plus efficace car spécifique du pathogène à combattre : la réponse adaptative. Celle-ci s’appuie sur des globules blancs sélectionnés pour leur capacité à agir précisément contre le pathogène responsable de l’infection en cours. Il s’agit à la fois de lymphocytes B, capables de conduire à la production d’anticorps dirigés contre le microbe en question, et de lymphocytes T, qui vont notamment reconnaître et détruire les cellules qu’il a infectées. 

À l’issue de l’infection, ces globules blancs disparaissent. Presque tous, mais pas tous : un groupe de lymphocytes B et T « mémoires » persistent dans l’organisme. En cas de nouvelle infection, ils seront immédiatement réactivés et conduiront à une réponse spécifique, rapide et efficace. Ces cellules mémoires nous permettent ainsi d’être immunisés contre de nombreuses maladies infectieuses que nous avons déjà contractées. 

La vaccination repose sur ce même mécanisme : un vaccin « simule » une infection, qui ne rend pas malade mais conduit à une réponse immunitaire adaptative de l’organisme... et à la production de cellules mémoires qui nous protégeront en cas de contact ultérieur avec le pathogène. 

Le petit défaut de ce système ? Les cellules mémoires ne sont pas immortelles : leur durée de vie varie de quelques mois à quelques décennies, selon le cas. C’est la raison pour laquelle il est parfois nécessaire de recevoir une injection « rappel » pour rester immunisé face à une maladie contre laquelle on a déjà été vacciné. C’est aussi pour cela qu’il existe beaucoup de maladies infectieuses qu’on attrapera plusieurs fois ! 

Chronologie d’une infection, suivie d’une guérison, puis d’une réinfection et d’une nouvelle guérison. 

Lors de la première infection, la réponse innée (inflammation) fait intervenir plusieurs éléments : mastocytes, cellules dendritiques, macrophages...

Cette première réponse est suive d’une réponse adaptative, qui mobilise des lymphocytes T et B spécifiques.

On arrive alors à la phase de guérison, où un petit groupe de ces lymphocytes reste dans l’organisme (ce sont des lymphocytes « mémoires »).

Lors de la réinfection, l’organisme fait appel à une réponse mémoire, qui mobilise ces lymphocytes « mémoires ». La guérison intervient cette fois-ci plus rapidement.

Envie d’en savoir plus ? Trois vidéos de notre chaîne YouTube vous permettront de découvrir plus en détail : 

📽️ l’immunité innée

📽️ l’immunité adaptative

📽️ la mémoire immunitaire