Derniers stocks – C’est quoi la préménopause ?

La ménopause, tout le monde en a déjà entendu parler et les femmes savent globalement à quoi s’attendre : vers 50 ans, elles cesseront d’avoir leurs règles et risquent de ressentir des troubles tels que ces fameuses bouffées de chaleur. Ce qui est moins connu, c’est que cette étape de la vie survient rarement tout à coup. Elle est précédée par une période de transition plus ou moins désagréable à vivre. On parle souvent de « préménopause », mais il vaut mieux dire « périménopause » car ce passage se prolonge après l’arrêt des menstruations.

De la puberté à la cinquantaine, le corps des femmes vit au rythme des changements hormonaux liés aux cycles menstruels, en particulier ceux qui affectent la production d’œstrogènes et de progestérone. Au début de chaque cycle, une dizaine de follicules ovariens (de petits cocons qui contiennent chacun un ovocyte encore immature) sont stimulés et produisent des œstrogènes, notamment pour préparer l’utérus à accueillir un embryon. À mi-cycle, le plus gros des follicules stimulés libère un ovocyte mature (c’est l’ovulation), puis il démarre la synthèse de progestérone pour favoriser l’implantation d’un éventuel ovocyte fécondé. Mais il faut savoir que les femmes naissent avec un nombre fini de follicules dans leurs ovaires. Les années passant, ce stock commence à s’épuiser, si bien qu’un ovocyte n’est plus forcément libéré à chaque cycle et que toute cette belle mécanique finit par s’enrayer : la production hormonale des ovaires devient erratique, avec généralement en premier lieu un déficit en progestérone. C’est alors qu’apparaissent les premiers signes de la périménopause.

Les règles deviennent assez imprévisibles, avec des cycles menstruels qui raccourcissent puis qui s’allongent, et sont souvent précédées d’un syndrome prémenstruel (seins douloureux, gonflement, ballonnements, fatigue, irritabilité…) qui n’était pas ressenti jusque-là ou dont l’intensité était plus faible. D’autres désagréments peuvent se manifester : les premières bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, une sécheresse vaginale, des fuites et/ou des infections urinaires, des difficultés à dormir, à se concentrer (brain fog)… Sur le plan de la santé mentale, cette transition constitue une période de vulnérabilité, notamment chez les femmes qui ont des antécédents d’anxiété ou de dépression.

Cette période de transition peut démarrer 2 à 4 ans avant l’épuisement complet des réserves en follicules, moment où les ovaires vont stopper leur production d’œstrogènes, entraînant l’arrêt des règles, c’est-à-dire la ménopause proprement dite. Elle se poursuit environ 12 mois après les dernières menstruations, le temps que l’organisme s’adapte (partiellement) à cette nouvelle situation. La bonne nouvelle est donc que certaines des manifestations de la périménopause ne sont que transitoires : elles disparaissent ou s’atténuent avec cette adaptation.

Néanmoins, face à ses troubles que les médecins appellent « symptômes du climatère » ou « troubles climatériques », toutes les femmes ne sont pas égales : certaines ne ressentiront aucun symptôme gênant, ou assez peu et de façon passagère et discrète. Mais chez d’autres, ces manifestations peuvent être très pénibles et altérer la qualité de vie de manière plus ou moins persistante. Dans ce cas, une prise en charge médicale est possible. Avant l’arrêt des règles, des progestatifs ou un contraceptif oral faiblement dosé (prescrit en l’absence de contre-indication médicale) peuvent soulager les troubles. La phytothérapie, l’acupuncture ou encore l’hypnose sont parfois efficaces contre les bouffées de chaleur. Plus tard, lorsque la ménopause est avérée, la prescription d’un traitement hormonal qui associe un œstrogène à un progestatif peut être envisagée, en fonction de la nature et de l’intensité des troubles climatériques ressentis par la patiente, de son état de santé, de ses risques individuels et de ses antécédents personnels et familiaux.

Pour en savoir plus sur la ménopause et ses conséquences sur la santé des femmes, ainsi que sur les bénéfices et les risques associés à son traitement hormonal, consultez notre dossier d’information.

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