Chat alors ! C’est quoi la toxoplasmose ? 😼

Lorsque les Phéniciens et les Égyptiens ont décidé de domestiquer des chats sauvages, il y a 10 000 ans, ils n’auraient jamais pu imaginer le succès des lolcats. Mais ce que nos ancêtres ne savaient pas non plus, c’est qu’ils préparaient le terrain à la diffusion mondiale d’une maladie parfois mortelle, et fréquemment source d’angoisse pour les femmes enceintes : la toxoplasmose.

La toxoplasmose est une maladie infectieuse fréquente, causée par un parasite microscopique : Toxoplasma gondii. Dans plus de 80 % des cas, l’infection passe totalement inaperçue ou provoque tout au plus de la fièvre et une longue fatigue. Et la bonne nouvelle est qu’elle est « immunisante », autrement dit : on ne l’attrape qu’une seule fois. Malheureusement, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne : par exemple, chez les personnes dont le système immunitaire est défaillant, le parasite peut déclencher de graves complications cérébrales, oculaires ou encore pulmonaires. Ce risque concerne aussi les fœtus : lorsqu’une femme enceinte est infectée, le parasite peut en effet passer la barrière du placenta et entraîner une toxoplasmose congénitale. Plus elle survient tôt au cours de la grossesse et plus ses conséquences peuvent être sévères : mort in utero du fœtus, naissance prématurée, séquelles neurologiques…

C’est la raison pour laquelle les femmes enceintes qui ne sont pas immunisées contre T. gondii doivent être vigilantes. On leur recommande en particulier de bien nettoyer fruits, légumes et plantes aromatiques destinés à être mangé crus, de cuire leur viande à cœur, de se laver soigneusement les mains, surtout après une séance de jardinage… et de se tenir à distance des chats et de leur litière !

image représentant un chat avec des lunettes et un noeud papillon, devant une paillasse de laboratoire sur laquelle est placé du matériel pour faire des expériences de chimie

À vrai dire, c’est de tous les félins qu’elles doivent se méfier – même s’il faut bien admettre qu’elles sont peu nombreuses à côtoyer des tigres, des lions ou des léopards. Les chats et leurs cousins sont en effet des hôtes incontournables pour T. gondii : ce sont les seuls animaux dans lesquels il peut assurer sa reproduction sexuée, gage de sa survie à long terme. Ceci fait, les félidés infectés disséminent la descendance du parasite dans l’environnement, via leurs excréments. D’autres animaux, et les humains, peuvent être alors être infectés par ingestion de terre ou d’eau souillée, ou encore en consommant de la viande (crue ou pas assez cuite) d’un animal lui-même contaminé. Donc finalement, sans les félidés, il n’y aurait pas de toxoplasmose.

« Mais des félidés, il y en a plein ! Est-on vraiment complètement certains que nos adorables pôtichats sont les principaux coupables dans cette histoire ? 😿 » Eh bien oui, c’est désormais prouvé ! À Limoges, des chercheurs d’une équipe Inserm viennent de démontrer que l’évolution et la diffusion de T. gondii sont bien liées à celles des chats domestiques. Pas merci les chats !

NB : Si votre chat ne quitte pas votre appartement et qu’il se nourrit exclusivement de conserves et/ou croquettes indemnes de parasites, il n’est pas exposé à la toxoplasmose... et donc vous non plus, en tous les cas pas par son entremise !

Pour aller plus loin

🧠 Bien que la toxoplasmose soit généralement bénigne, diverses données suggèrent qu’elle pourrait contribuer au développement de maladies psychiatriques, comme la dépression, les troubles bipolaires ou encore la schizophrénie. Un article à lire sur ce sujet.

📖 Et pour plus d’info sur la toxoplasmose, son diagnostic, son traitement et les moyens de l’éviter, consultez le dossier de l’Assurance maladie.

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