Avant la retraite – C’est quoi l’arthrite ?

On a tendance à la confondre avec l’arthrose, une maladie articulaire qui est très fréquente à partir de la soixantaine mais rare avant 45 ans. Pourtant l’arthrite n’est pas l’apanage de la vieillesse : elle concerne des adultes de tous âges, et même des enfants. Elle correspond à l’inflammation d’une ou plusieurs articulations, causée non par l’usure du temps, mais par un dysfonctionnement du système immunitaire.

Une raideur articulaire qui peut être très pénible, surtout le matin au lever, associée à une douleur qui n’est pas calmée par le repos – au contraire ! – mais qui s’atténue au cours de la journée avec l’activité physique : c’est l’arthrite, une inflammation de la membrane qui tapisse l’intérieur de nos articulations, la membrane « synoviale ». Il en existe plusieurs dizaines de formes, tant est si bien qu’elle affecte environ une personne sur 100 en France. Hommes, femmes, enfants : tout le monde peut être concerné.

Selon le type d’arthrite considéré, l’origine du problème est variable : il peut s’agir d’une infection articulaire (on parle alors d’arthrite « septique »), ou de dépôts qui n’ont rien à faire là, tels que des microcristaux d’acide urique responsables de la goutte. Mais le plus souvent, l’arthrite est associée à une maladie auto-immune – polyarthrite rhumatoïde, spondyloarthrite, rhumatisme psoriasique, lupus… – qui conduit le système immunitaire à s’attaquer à la membrane synoviale.

Dans tous les cas, une réaction inflammatoire se met en place au niveau d’une ou plusieurs articulations de la main, du pied, du genou… Puis cette réaction s’emballe, entraînant la sécrétion locale de substances qui s’avèrent toxiques et induisent le gonflement et la raideur de l’articulation. Elles peuvent même endommager le cartilage et provoquer une déminéralisation de l’os.

illustration représentant un genou douloureux

Malheureusement, à ce jour, aucun traitement ne permet de guérir ces maladies. Leur prise en charge (avec des médicaments antalgiques et/ou anti-inflammatoires) vise à soulager les patients en réduisant leurs symptômes, ainsi qu’à tenter de contrôler l’inflammation pour prévenir la survenue de lésions articulaires irréversibles. Néanmoins, la recherche biomédicale et les progrès qu’elle accomplit dans la compréhension des mécanismes mis en jeu lors de ce processus inflammatoire pathologique pourraient changer la donne. De très nombreuses équipes de recherche s’appuient sur ces connaissances afin de découvrir des traitements curatifs pour chacune des différentes formes d’arthrite et pour d’autres maladies articulaires.

Pour en savoir plus sur les pistes actuellement explorées, consultez le Grand angle du dernier numéro du magazine de l’Inserm, Articulations : Des rouages vitaux à mieux protéger.

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Nos dossiers d’info sur

  • la polyarthrite rhumatoïde, la plus fréquente des arthrites (320 000 personnes concernées en France),
  • les spondyloarthrites, qui touchent surtout la région lombaire et le bassin, 
  • sans oublier celui sur l’arthrose, la plus répandue des maladies articulaires, qui se distingue de l’arthrite par les processus physiopathologiques qu’elle met en jeu et par ses symptômes (avec en particulier des douleurs aggravées par l’activité, mais soulagées par le repos) et dans laquelle le vieillissement constitue bien un facteur de risque important.

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