Les recommandations du Programme national nutrition santé, bonnes pour le cœur

Adopter les réflexes promus par le Programme national nutrition santé est associé à un moindre risque de syndrome métabolique, et donc de maladies cardiovasculaires. C’est ce que montrent des chercheurs de l’Inserm au travers de données issues de l’étude NutriNet-Santé.

Tour de taille, taux de triglycérides sanguin, taux de HDL cholestérol, glycémie à jeun et pression artérielle : lorsque trois de ces paramètres (ou plus) sont trop élevés, les médecins parlent aujourd’hui de « syndrome métabolique », un état qui double quasiment le risque de maladie cardiovasculaire et multiplie par cinq celui de diabète de type 2. Un état qu’il est donc important d’éviter ! Pour y parvenir, commencez par suivre les recommandations nutritionnelles du Programme national nutrition santé (PNNS) : une analyse conduite dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé montre en effet que le fait de respecter au maximum ces recommandations est associé à un moindre risque de syndrome métabolique. 

NutriNet fait le lien entre alimentation et santé

« Les recommandations nutritionnelles du PNNS ont été élaborées au cas par cas, avec des objectifs particuliers. Celle sur la consommation de fruits et légumes vise largement à réduire le risque de maladie chronique (cancers, obésité, maladies cardiovasculaires), celle sur les produits laitiers cible le maintien d’une bonne densité osseuse au cours de la vie… Mais il est difficile de dire à ce jour si l’association de ces différentes mesures est bénéfique sur le plan cardiovasculaire », explique Camille Lassale*, co-auteur des travaux. 

La chercheuse et ses collègues ont voulu apporter une première réponse à cette question en utilisant les données de la cohorte NutriNet. Ils ont évalué le risque de syndrome métabolique, corrélé au risque cardiovasculaire, en fonction des habitudes alimentaires. Parmi les volontaires qui participent à cette vaste étude sur les liens entre alimentation et santé, 7 902 adultes qui avaient déjà détaillé leurs consommations alimentaires, ont accepté de se rendre à une visite médicale et de donner un échantillon de leur sang. 

Les chercheurs ont attribué une « note » à chacun d’entre eux, en fonction de leur degré d’adhésion aux différentes mesures du PNNS : consommation de fruits et légumes, de féculents, de poisson, activité sportive... Ils ont également évalué la présence d’un syndrome métabolique à partir de leurs données cliniques et biologiques. 

Les mesures du PNNS associées à moins de syndrome métabolique

Les résultats obtenus ont montré un lien significatif entre l’adhésion aux recommandations du PNNS et la concentration plasmatique en triglycérides, la pression artérielle systolique et diastolique et le tour de taille. En revanche, aucun lien avec taux de cholestérol sanguin (total, HDL, LDL) ou à la glycémie à jeun n’est apparu. Mais globalement, plus les recommandations du PNNS sont respectées et plus le risque de syndrome métabolique diminue, en particulier chez les hommes, et ce indépendamment de l’âge, des apports énergétiques totaux, du statut tabagique ou encore du niveau socioprofessionnel. 

A y regarder de plus près, les auteurs ont constaté que ce lien était renforcé par l’adhésion à certaines mesures particulières, notamment la consommation de plus de cinq fruits et légumes par jour, la consommation de produits céréaliers complets (au lieu de farine blanche), une consommation modérée d’alcool, un consommation réduite de sel et une activité physique supérieure à une demi-heure de marche rapide par jour. 

Pour les auteurs, ces résultats soulignent l’importance de promouvoir l’ensemble des mesures du PNNS sur le plan cardiovasculaire. 

Note :
*unité 557 Inserm/INRA/CNAM, Bobigny 

Source :
C. Lassale et coll. Association between Adherence to Nutritional Guidelines, the Metabolic Syndrome and Adiposity Markers in a French Adult General Population. PLoS ONE, octobre 2013, 8(10): e76349. doi:10.1371/journal.pone.0076349