Maladies neurodégénératives : les centres d’excellence dynamisent la recherche translationnelle

Ce jeudi ouvre le premier congrès des centres d’excellence sur les maladies neurodégénératives, créés en 2015 avec la volonté de construire une recherche collaborative au-delà des frontières et des disciplines. L’occasion de revenir sur la richesse de cette mesure phare du Plan maladies neurodégénératives 2014–2019 avec Etienne Hirsch*, neurobiologiste et directeur de l’institut thématique multiorganismes Neurosciences d’Aviesan qui pilote le volet recherche du plan.

Pouvez-vous nous rappeler comment ces centres d’excellence ont vu le jour ?

Dans le cadre de la mesure 62 du Plan Maladies neurodégénératives, suite à un appel d’offre lancé en 2015, 7 centres d’excellence (Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Marseille, Grenoble, Lille et Paris) ont été sélectionnées, parmi 12 candidatures, par un jury 100 % international et indépendant. Ces centres intègrent tous les domaines de la recherche sur les maladies neurodégénératives, de la recherche fondamentale aux sciences sociales : recherche en neurobiologie, recherche translationnelle, recherche clinique, recherche sur les activités de soins, recherche en épidémiologie. De plus, ils couvrent les trois principales maladies du plan : Alzheimer, Parkinson et sclérose en plaques.

Et, plus précisément, qu’elle est leur mission ?

Elle est de renforcer la recherche translationnelle sur ces maladies et d’accélérer le transfert des connaissances et de technologies, en s’appuyant sur les incubateurs d’entreprises locaux et régionaux, sur les centre d’investigation clinique de l’Inserm pour les essais cliniques. Ils s’impliquent aussi dans l’enseignement et ont pour mission d’attirer des étudiants d’autres disciplines vers la recherche sur les maladies neurodégénératives, afin de créer un pool d’experts pluridisciplinaires. Ils visent à renforcer la participation active des médecins à la recherche, à former les étudiants biologistes et médecins au monde économique et à la création d’entreprises, à attirer des étudiants en mathématiques, physique, informatique ou encore sciences humaines et sociales), vers les maladies neurodégénératives. 

Après 3 années d’existence, quel bilan peut-on tirer ?

Les synergies nouvellement créées entre les centres d’excellence, permettent d’assurer une masse critique de chercheurs capables de rivaliser avec les centres de recherches étrangers et ainsi d’offrir à la recherche française une forte visibilité à l’échelle internationale. Dans le cadre de la mesure 64 du plan, nos centres ont intégré en 2015 le Réseau transnational des centres d’excellence sur les maladies neurodégénératives (Réseau CoEN). Très concrètement, cette mesure a permis d’augmenter de manière très significative le nombre de projets coopératifs pilotés par des équipes françaises lors des appels à financement CoEN. 

Quelles sont les prochaines étapes pour ces centres d’excellence ?

A l’issue du plan, fin 2019, il faudra réaliser leur évaluation et essayer de pérenniser le modèle. D’autant plus que le concept a plu aux décideurs politiques, puisqu’il a été repris dans le cadre de la Stratégie nationale Autisme, avec la création de centres d’excellence dédiés. 

Note :
*unité 1127 Inserm/CNRS/UPMC, Institut du cerveau et de la moelle épinière

Un article à retrouver dans le prochain n° du Magazine de l’Inserm