Open Access : Bras de fer mondial dans les négociations avec les éditeurs

A l’heure où la science ouverte est à la Une politique, y compris en France, de plus en plus d’institutions à travers le monde négocient de nouveaux types de contrats avec les éditeurs, pour accélérer la transition vers l’Open Access (OA). Et elles n’hésitent plus à ne pas renouveler les abonnements si ces négociations échouent.

En février dernier, l’Université de Californie annonçait l’échec des négociations avec Elsevier et la rupture d’accès aux ressources de cet éditeur. Ce n’est pas la première université Nord-Américaine à mettre fin aux abonnements groupés aux revues de grands éditeurs – ou à menacer de le faire – mais l’exemple de l’Université de Californie est important car elle représente un volume conséquent des publications aux Etats-Unis. 

En mars, c’était au tour des institutions norvégiennes de dénoncer les accords avec Elsevier, pour des raisons similaires, et de décrire les principes directeurs dorénavant applicables à toutes leurs négociations : 

  • Les articles des auteurs correspondants norvégiens sont librement accessibles au moment de la publication.
  • La publication en libre accès n’augmente pas les coûts totaux.
  • Les contrats de licence, les coûts et les modèles économiques doivent être totalement transparents.
  • Les abonnements aux revues doivent intégrer un accès perpétuel aux contenus souscrits.
  • Les accords doivent prévoir une évolution vers des modèles où les coûts sont liés au volume de la production d’articles norvégiens.

Les institutions dépensent actuellement des sommes importantes pour leurs abonnements et payent en plus des frais de publication pour permettre le libre accès à leurs publications. Cette situation est absurde, en particulier avec le modèle hybride qui assure un double revenu aux éditeurs et ne favorise pas la transition rapide vers la science ouverte. C’est pourquoi de plus en plus d’institutions, à l’image de ce qui se fait en Norvège, négocient des contrats d’un nouveau type avec les éditeurs, permettant d’accélérer la transition vers l’Open Access. En cas d’échec dans leurs négociations, elles n’hésitent plus à ne pas renouveler les abonnements. 

l’Inserm s’inscrit pleinement dans cette vision et assumera solidairement (en tant que membre du consortium Couperin) la rupture d’accès à des ressources bibliographiques en cas de désaccord avec un éditeur. 

Pour en savoir plus sur les négociations en cours dans le monde (sur ouvrirlascience.fr)