Ketty Schwartz

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Ketty Schwartz a notamment consacré ses travaux à la biologie moléculaire des muscles cardiaques et squelettiques, domaine où elle a contribué à des avancées majeures. 

Après des études de pharmacie, en 1960, elle rejoint une équipe de recherche au centre d’étude des techniques chirurgicales de l’hôpital Broussais, alors dirigé par Daniel Laurent. Elle participe aux recherches sur les signes moléculaires au cours du rejet de greffe sur les premières transplantations cardiaques humaines. Elle travaille notamment sur l’importance de certaines enzymes dans le diagnostic de rejet cardiaque, ce qui donnera lieu à son premier article dans la revue Nature en 1968. 

Ketty Schwartz rejoint ensuite l’unité 127 dirigée par Bernard Swynghedauw, nouvellement créée dans le domaine cardiovasculaire à l’hôpital Lariboisière où, pour la première fois, les outils de la biologie moléculaires sont appliqués à la recherche en cardiologie. Dans les années 1970 et 1980, cette approche des phénomènes cardiaques est très novatrice. Ketty Schwartz s’intéresse ainsi aux bases moléculaires des modifications du muscle cardiaque, en situations normale et pathologique, notamment dans l’insuffisance cardiaque. Les premiers marqueurs moléculaires de cette maladie sont publiés par l’unité au début des années 1980. 

Dans les années 1990, Ketty Schwartz et ses collaborateurs ont l’intuition que les mécanismes à l’œuvre dans le développement et le fonctionnement du myocarde (muscle cardiaque) concernent aussi bien les muscles que leurs maladies. Elle rejoint alors l’unité Inserm 153 dirigée par Michel Fardeau pour mettre en place un grand projet, qui aboutit à la création, en 1997, de l’Institut de myologie de la Pitié-Salpêtrière. Elle continue de travailler avec Michel Fardeau à l’Institut de myologie de la Pitié-Salpêtrière, institut créé en 1996 et soutenu par l’Association française contre les myopathies (AFM), qui devient un des centres d’expertise sur le muscle le plus complet d’Europe, et de référence sur les maladies rares. 

Ketty Schwartz et ses collaborateurs travaillent sur les cardiomyopathies et sont à l’origine du développement, en France et dans le monde, de la génétique moléculaire en cardiologie, domaine dans lequel la notion de transmission familiale était encore peu répandue au début des années 1990. Grâce à la constitution de banques d’ADN, l’origine génétique de plusieurs maladies des muscles squelettiques et cardiaques est élucidée (cardiomyopathie hypertrophique familiale, syndrome du QT long congénital, cardiomyopathies dilatées, dystrophies musculaires). L’examen d’une maladie rare, la dystrophie musculaire d’Emery-Dreifuss, conduit Ketty Schwartz et son équipe à isoler le gène LMNA. L’identification de ce gène permet de développer le concept de « laminopathies » pour désigner un groupe de maladies associées à certaines mutations. Pour ces travaux novateurs, Ketty Schwartz est la première femme non-américaine à recevoir un prix de l’Académie de médecine de New York. 

À partir de la fin des années 1990, Ketty Schwartz participe à la mise en place du grand chantier de recherche clinique que constituent les biothérapies cellulaires. En collaboration avec l’équipe du professeur Philippe Ménasché, Ketty Schwartz et ses collaborateurs sont à l’origine de la première tentative réussie de thérapie cellulaire de l’infarctus et de l’insuffisance cardiaque. Son équipe travaille également sur le transfert direct de gènes dans le coeur et celui d’ADN nu dans les muscles squelettiques. 

Ketty Schwartz a été présidente du Groupe de réflexion avec les associations de malades (GRAM) depuis sa création en 2003 jusqu’en 2007. 

Biographie

Ketty Schwartz est née le 29 novembre 1937 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Elle a mené ses études supérieures aux facultés de pharmacie et des sciences de Paris. 

  • Diplôme de pharmacienne, Paris (1960).
  • Certificats d’études spéciales de sérologie, bactériologie, hématologie (1961), enseignements préparatoires aux techniques de la recherche – CNRS en zootechnie (1961), techniques chromatographiques (1963), diplôme d’études approfondies de physiologie animale (cardiovasculaire), Paris XI (1972).
  • Co-directrice du laboratoire de biochimie du centre CNRS d’études des techniques chirurgicales, hôpital Broussais (1964–1974).
  • Doctorat d’État ès sciences naturelles, Paris VI (1973). Sujet de thèse “Contribution à l’étude des altérations survenant lors de la conservation de cœurs et de foies isolés de chiens et de lapins”.
  • Rejoint en 1975 Bernard Swynghedauw, directeur de l’unité de recherche Inserm 127 « Métabolisme du cœur et des vaisseaux » à l’hôpital Lariboisière, Paris et, dans le cadre innovateur d’une succession tournante, succède à celui-ci (1981–1984), suivie par Lydie Rappaport (1985–1989), puis reprise par Bernard Swynghedauw (1990–1993).
  • Rejoint Michel Fardeau directeur de l’unité Inserm 153 « Développement, pathologie, régénération du système neuromusculaire » au Fer-à-Moulin à Paris en 1993 à qui elle succèdera.
  • Elle continue de travailler avec Michel Fardeau à l’Institut de myologie de la Pitié-Salpêtrière, institut créé en 1996 avec le soutien de l’Association française contre les myopathies (AFM).
  • Directrice de l’unité 153 (1997–1999), devenue unité 523 “Génétique, physiopathologie et thérapies des affections des muscles squelettiques et cardiaques“ (1999–2003) à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Continue à mener ses recherches dans l’unité Inserm 582 “Physiopathologie et thérapie du muscle strié”, dirigée par Pascale Guicheney.
  • Directrice de la recherche au ministère chargé de la Recherche (2001–2002).
  • Directrice de recherche émérite au CNRS
  • Présidente du GRAM – Groupe de réflexion avec les associations de malades (2003–2007).

Ketty Schwartz est décédée à Paris le 25 décembre 2007. 

Instances scientifiques et d’administration de la recherche

  • Membre du conseil scientifique de l’Association française contre les myopathies (AFM) depuis sa création en 1981, puis présidente (1998–2007).
  • Vice-présidente de la commission scientifique spécialisée de l’Inserm « Systèmes cardiovasculaire, respiratoire et musculaire, hémostase, athérome » (1987–1990).
  • Vice-présidente du conseil d’administration de l’Inserm (1990–1996 et 2003–2007).
  • Membre de la commission d’expertise scientifique de l’AP-HP (1993–1995).
  • Membre du conseil national des universités (1994–1998), du conseil scientifique de la culture et de l’information scientifique et technique et des musées au ministère chargé de la Recherche (1999–2001).
  • Membre du conseil scientifique du programme GenHomme (2000–2002).
  • Membre du comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé – CCNE (2000–2002).
  • Membre de la commission nationale consultative des droits de l’Homme (2000–2002).

Sociétés savantes

  • Membre (1983–1992), puis secrétaire générale (1993–1998) de la section européenne de la Société internationale de recherche sur le myocarde (1992–1998).
  • Membre du groupe de travail sur les maladies cardiaques de la Société européenne de cardiologie (1990–1997), du Conseil international sur les cardiomyopathies (1994–1998).
  • Premier éditeur associé européen de la revue américaine Circulation Research (1992–1999).

Distinctions – Prix

  • Médaille d’argent du CNRS (1992), prix Peter-Debye Molecular biology of cardiovascular systems – fundamental and clinical aspects, Maastricht, avec Bernard Swynghedauw et Lydie Rappaport (1994).
  • Citoyenne d’honneur de la ville de Winnipeg, Canada (1994).
  • Prix de cardiologie de la Fondation pour la recherche biomédicale de l’Académie des sciences – Institut de France (2000).
  • Glorney-Raisbeck Award de la New York Academy of Medicine (2002).
  • Prix d’honneur Inserm (2006).
  • Chevalier de la Légion d’honneur (1992), Officier dans l’Ordre national du mérite (1998).