Ça (s’)use, ça use : C’est quoi les télomères ?

Cela n’a hélas rien à voir avec le nombre de kilomètres que nous parcourons ou l’état de nos souliers : les extrémités de nos chromosomes – on les appelle les télomères − s’usent inexorablement. Un phénomène qui participe au vieillissement de notre organisme.

Au bout des chromosomes il y a les télomères. Ces séquences d’ADN répétitives ne contiennent pas de gènes : elles sont là pour préserver l’intégrité de notre patrimoine génétique. Mais à chaque fois qu’une cellule recopie son ADN avant de se diviser, elle perd un petit bout de télomère, comme une photocopieuse qui rogne les marges du document original. Tant et si bien que ces protections finissent par s’user… La cellule arrête alors de se diviser et de fonctionner normalement. Les chercheurs parlent de cellules « sénescentes », dont l’accumulation contribue au vieillissement de l’organisme. 

C’est quoi les télomères ?

Une cellule et son noyau. Le noyau contient les chromosomes, au bout desquels il y a les télomères. À chaque division cellulaire, les télomères raccourcissent. Quand ils sont trop courts la cellule devient sénescent.

L’infographie montre un chromosome dont les extrémités sont distinguées par une couleur. À coté, on voit 4 divisions cellulaires successives. À chaque division, le chromosome raccourcit et la zone colorée diminue, jusqu’à disparaître complètement.

Une parade à ce scénario ? La télomérase ! Cette enzyme permet de maintenir la taille des télomères division après division. Chez les humains, elle n’est active que dans les cellules souches et celles à l’origine des spermatozoïdes et des ovules. Seule exception, les cellules cancéreuses : la télomérase y est particulièrement active, autorisant un nombre de divisions illimité, associé à la croissance rapide et incontrôlée des tumeurs. Ainsi, les télomères et leur biologie sont au cœur des travaux de nombreux scientifiques qui cherchent à combattre le cancer et/ou le vieillissement cellulaire.

Pour aller plus loin au sujet des télomères : 

Mais nos télomères ne sont pas les seuls responsables du vieillissement de notre organisme : pour faire le point sur l’ensemble des connaissances actuelles sur ce sujet et découvrir les différents facteurs et mécanismes moléculaires impliqués, consultez Vieillissement : et si on pouvait l’inverser, le Grand angle du magazine de l’Inserm n°58.

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