Anaphylaxie

La manifestation la plus sévère de l’allergie

L’anaphylaxie est la manifestation la plus sévère de l’allergie : elle correspond à une réaction généralisée, à risque de récidive. Près de 5% des allergiques sont concernés par ce type de réaction. Le choc anaphylactique est lui-même la forme la plus sévère de l’anaphylaxie. Potentiellement mortel, il constitue une urgence médicale absolue.

Dossier réalisé en collaboration avec le conseil scientifique de la Société française d’allergologie 

Comprendre l’anaphylaxie

L’anaphylaxie représente la forme la plus spectaculaire et dangereuse de l’allergie : l’issue peut être fatale. Elle peut revêtir différentes formes cliniques, affectant un ou plusieurs organes avec une intensité variable : 

  • urticaire (éruption similaire à des piqûres d’orties), œdème du visage et œdème de Quincke (spasme laryngé),
  • difficultés respiratoires, crise d’asthme (spasme bronchique),
  • signes digestifs (douleurs abdominales, nausée, vomissement, diarrhée),
  • malaise (pâleur, sensation de mort imminente, chute de tension), perte de connaissance voire coma.

Les symptômes apparaissent le plus souvent très rapidement, dans les minutes suivant le contact avec l’allergène. Dans environ 10% des cas, une deuxième réaction survient quelques heures après la réaction initiale : on parle d’anaphylaxie biphasique, un phénomène qui justifie une hospitalisation pour surveillance après le constat d’une anaphylaxie. 

L’anaphylaxie est due à une activation innapropriée de cellules du système immunitaire, les mastocytes des tissus et des basophiles du sang, provoquant en quelques secondes/minutes une libération massive d’histamine, molécule à l’origine des symptômes. 

Pour en savoir plus sur les mécanismes de l’allergie

Comme les autres expressions de l’allergie, le choc anaphylactique est devenu plus fréquent ces trente dernières années. Les adultes sont quatre fois plus touchés que les enfants. 

Quels allergènes en cause ?

Les allergènes à l’origine de chocs anaphylactiques les plus fréquents sont des aliments, les venins d’hyménoptères, des médicaments et le latex. 

Les aliments (ou trophallergènes) sont les premiers responsables de l’anaphylaxie (60% des cas). Toute protéine alimentaire est un allergène potentiel. Les plus fréquemment impliquées sont issues du lait de vache ou de chèvre, des œufs, du sésame, des crustacés et des poissons, des fruits à coque tels que l’arachide, les noix de cajou, de pécan, la pistache, l’amande, de fruits dits exotiques comme le kiwi. 

Les venins d’abeilles, de guêpes et de frelons provoquent 16% des chocs anaphylactiques et sont responsables de plusieurs morts chaque année en France. Une réaction forte ou sévère doit aboutir à un diagnostic précis et à une éventuelle désensibilisation (ou immunothérapie préventive). 

Pour en savoir plus sur le diagnostic des allergies et la désensibilisation

Comme pour les aliments, tout médicament peut provoquer une réaction d’hypersensibilité chez un patient (16% des anaphylaxies). Les anti-inflammatoires, aspirines, les bêta-bloquants, les antibiotiques et les produits anesthésiques sont les plus souvent impliqués. 

Le latex est la quatrième cause d’anaphylaxie (4% des cas), surtout chez les personnes sensibilisées et exposées régulièrement pour des raisons professionnelles ou médicales. 


Anaphylaxie d’effort

Cette forme particulière d’anaphylaxie survient après ou lors d’un effort physique. Elle est souvent associée à la consommation préalable d’un allergène alimentaire (trophallergène) comme par exemple le blé. 


Que faire en cas d’anaphylaxie ?

Un choc anaphylactique est une urgence médicale absolue. En cas de suspicion d’anaphylaxie, il convient de prévenir immédiatement les secours – composez le 15 (Samu), le 18 (pompiers) ou le 112 (numéro d’urgence européen) - et de pratiquer les premiers gestes d’urgence.

Le seul médicament de première intention de l’anaphylaxie est l’adrénaline injectable. Celle-ci se présente sous forme de stylo dit auto-injecteur prescrit au patient après un épisode sévère. L’allergique doit l’avoir en permanence sur lui ou à proximité en cas de contact accidentel. Outre l’adrénaline, le patient peut recevoir dans un deuxième temps des corticoïdes et des antihistaminiques pour éventuellement réduire les symptômes. 

L’anaphylaxie nécessite un diagnostic précis du ou des allergènes impliqués, la mise en place d’un protocole d’action, une trousse d’urgence pour l’allergique et son entourage immédiat (reconnaissance des signes d’alerte, utilisation maîtrisée des injecteurs d’adrénaline) ainsi qu’une adaptation de son environnement (éviction, régime alimentaire, plan d’accueil individualisé / PAI à l’école). Cette éducation thérapeutique nécessite un suivi par des spécialistes. 

Pour aller plus loin

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