Alain Fischer

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Mis à jour le 17 septembre 2021 

Les travaux d’Alain Fischer ont permis une meilleure compréhension du développement et des fonctions du système immunitaire et la caractérisation des bases moléculaires et de la physiopathologie de plusieurs maladies héréditaires du système immunitaire, ainsi qu’à la mise au point de plusieurs modalités thérapeutiques de ces maladies. Alain Fischer a centré son activité sur l’analyse moléculaire de certains aspects de la différenciation et de la fonction des lymphocytes T et B. Grâce à des modèles pathologiques humains et à des modèles murins, il a participé à l’analyse du rôle des cytokines dans le développement des lymphocytes T et NK. 

Avec ses collaborateurs, il met en évidence des anomalies génétiques responsables de défauts, soit de la génération des récepteurs des lymphocytes T et B pour l’antigène, soit des processus de diversification secondaire des immunoglobulines, ces événements ayant en commun des réarrangements somatiques de ces gènes. Il identifie également la protéine Artémis et met en évidence son rôle essentiel dans la voie de réparation par recombinaison non homologue des cassures d’ADN double brin, nécessaire à la génération de la diversité des récepteurs T et B pour l’antigène. Il démontre l’importance et le rôle d’une protéine éditrice d’ARN (ou d’ADN) “AID”.

Le groupe d’Alain Fischer met également en évidence les rôles respectifs de l’apoptose (mort cellulaire) lymphocytaire et de la cytotoxicité dépendante de la perforine dans le contrôle de l’auto-immunité et la terminaison d’une réponse immune T. 

En recherche thérapeutique, Alain Fischer et ses collaborateurs développent des méthodes de prévention du rejet d’allogreffe de moelle osseuse partiellement incompatible pour le système majeur d’histocompatibilité. Ils démontrent que cette allogreffe est un traitement curatif d’un grand nombre de pathologies héréditaires du système immunitaire. Ils démontrent également le rôle de l’axe interleukine 12/interféron dans l’immunité anti-mycobactéries chez l’homme, par la mise en évidence de défauts génétiques de cet axe chez des patients anormalement susceptibles aux infections par les mycobactéries. Ils caractérisent ainsi plusieurs anomalies génétiques du système immunitaire. Grâce à leurs travaux, ils ouvrent également des pistes de thérapie génique dans certaines déficiences immunitaires graves (du développement de lymphocytes T et NK), dont l’efficacité est démontrée in vivo, d’abord chez la souris, puis chez les malades, avec un recul qui dépasse aujourd’hui dix ans. 

Biographie

Alain Fischer est né le 11 septembre 1949 à Paris. Il a mené ses études secondaires aux lycées Voltaire et Buffon à Paris et ses études universitaires dans l’unité de formation et de recherche de médecine Necker à l’université Paris V – René Descartes et dans l’unité de formation et de recherche de biochimie à l’université de Paris VII – Pierre-et-Marie-Curie. 

  • Docteur en médecine et en sciences (1979).
  • Interne des hôpitaux de Paris (1975–1979), il se spécialise en pédiatrie, notamment dans le service de Claude Griscelli.
  • Chercheur post-doctorant en immunologie, dans le laboratoire de Marc Feldmann et Peter Beverley, University College, Londres (1979–1981).
  • Chef de clinique assistant dans le service d’immunologie et d’hématologie du département de pédiatrie de l’hôpital Necker-Enfants malades, Paris, de Claude Griscelli (1981–1984).
  • Praticien hospitalier et professeur des universités (1988).
  • Directeur de l’unité de recherche Inserm 132 “Immunopathologie et rhumatologie infantile” (1992–1995), succédant à Claude Griscelli, ensuite de l’unité Inserm 429 “Développement normal et pathologique du système immunitaire” à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris (1996–2006), puis, depuis 2007 de l’unité Inserm 768 “Développement normal et pathologique du système immunitaire”.
  • Chef du service d’immunologie et d’hématologie pédiatrique de l’hôpital Necker-Enfants malades depuis 1996. 
  • Directeur du groupement d’intérêt scientifique (GIS) – Institut des maladies rares (2002–2005).
  • Professeur de pédiatrie de la chaire de génétique du système immunitaire à l’Institut universitaire de France depuis 2006.
  • Directeur de l’Institut des maladies génétiques (IHU Imagine) depuis 2011.
  • Professeur de la chaire de médecine expérimentale du Collège de France, depuis 2014–2017). Stanislas Lyonnet est son successeur.
  • Nommé, par le Premier ministre, pour coordonner la stratégie vaccinale de l’État contre la pandémie de Covid-19 en France, le 3 décembre 2020.

Instances scientifiques et d’administration de la recherche 

  • Membre de la commission scientifique spécialisée (CSS) de l’Inserm “Système immunitaire : physiologie, physiopathologie, pharmacologie, recherche clinique” (1983–1986), président de la CSS “Immunité et inflammation : mécanismes cellulaires et moléculaires normaux et pathologiques, physiopathologie des maladies du système immunitaire et de l’inflammation, recherche clinique et thérapeutique, innovation technologique” (1995–1998).
  • Membre du comité scientifique de l’Association française contre les myopathies (AFM) pour les programmes de thérapie génique (1998–2002).
  • Conseiller pour la recherche médicale au ministère chargé de la Recherche (1999–2001).
  • Président du comité scientifique (2000–2002), membre du comité de la recherche et du conseil de surveillance (2011-) de la Fondation pour la recherche médicale. 
  • Membre du comité consultatif national d’éthique (2005–2009).
  • Vice-président du conseil d’administration de l’Institut Pasteur (2005–2011).

Sociétés savantes – Académie 

  • Membre de l’Académie des sciences – Institut de France depuis 2002. 
  • Membre de l’European Molecular Biology Organisation (EMBO) depuis 2002. 
  • Membre titulaire de l’Académie de médecine (2011).

Prix – Distinctions

  • Prix Bernard-Halpern (1984).
  • Prix Behring-Metchnikoff (1992).
  • Prix du Comité du rayonnement français (1994).
  • Jung Preis Fur Medizin (1998).
  • Prix Pierre-Royer (2000).
  • Prix de la Fondation NRJ de l’Institut de France (2000).
  • Prix Louis-Jeantet, Genève (2001).
  • Prix Novartis d’immunologie clinique (2001).
  • Prix Philipson, Stockholm (2003).
  • Prix Descartes de la Communauté européenne (2005).
  • Grand prix Inserm de la recherche médicale (2008).
  • Grands prix « Claude-Bernard » et « Jean-Hamburger » de médecine et de recherche médicale de la Ville de Paris, conjointement avec Matthew Albert, directeur de recherche à l’Inserm (2012).
  • Prix 2013 Sanofi Institut Pasteur pour ses travaux en immunologie, immunomodulation, immunogénétique et technologies translationnelles. 
  • Chevalier dans l’Ordre national du mérite.
  • Japan Prize Foundation 2015 pour ses travaux pionniers sur la thérapie génique